Laurent Emmanuel Malo, administrateur, René Malo, fondateur et président, Fanny-Laure Malo, secrétaire, Marie Gagnon-Malo, fondatrice et directrice générale,
Cette année, la Fondation René Malo qui œuvre pour la jeunesse et son épanouissement à travers les arts, a décidé de s’impliquer pour les jeunes de la DPJ en faisant un premier don pour soutenir la mission de la Fondation des jeunes de la DPJ.
À l’image de leur fondation, simple, authentique et familiale, nous avons eu la chance de rencontrer les deux femmes inspirantes qui en ont la charge : la directrice générale, Marie Gagnon-Malo et sa fille Fanny-Laure Malo. Ensemble elles nous ont parlé de leurs convictions actuelles et futures pour les jeunes et le lien qu’elles souhaitent avoir avec la Fondation des jeunes de la DPJ.
Comment vous décririez-vous l’une et l’autre ainsi que votre rôle à la Fondation Malo ?
Marie : Fanny est d’abord et avant tout ma fille. À la Fondation, elle est mon bras droit et même mon bras gauche. Reine de l’organisation, avec elle, on sait d’où on vient et où on s’en va. On suit une ligne droite sans trop de bifurcations, mais toujours avec flexibilité. Fanny est secrétaire la Fondation depuis 11 ans (2013).
Fanny-Laure : Marie a mis en place le système de valeur qui sous-tend toutes les décisions jusqu’à aujourd’hui. Les valeurs principales de la Fondation que sont la générosité, le goût du travail bien fait et l’empathie, viennent directement d’elle et se retrouvent dans tout.. Marie est l’une des personnes les plus généreuses et travaillantes que je connaisse. À la Fondation, elle est la directrice générale.
Pouvez-vous présenter la Fondation René Malo ? Quelle est votre fierté en tant que Fondation?
Marie : La Fondation a été créée en 1996 alors que René et moi étions jeunes parents. Dès le début, notre mission première et principale c’était l’enfance. Offrir une égalité des chances aux enfants pour qu’ils développent leur plein potentiel. Nous sommes 4 à y siéger, ce qui fait de nous une petite fondation au sein de laquelle les décisions se prennent en famille. C’est un format cohérent pour respecter notre volonté de s’impliquer humainement et bien connaitre les gens qu’on aide.
Fanny-Laure : Ma plus grande fierté c’est de pouvoir perpétuer ce leg créé par René et Marie. Je suis très fière que nous soyons parvenus à poursuivre notre mission en gérant la Fondation à l’interne, avec nos moyens familiaux et intergénérationnels. C’est ce qui nous permet cette relation privilégiée avec nos partenaires.
Comment avez-vous entendu parler de la Fondation des jeunes de la DPJ ?
Marie : C’est René, qui, après avoir vu passer un article dans La Presse durant le temps des Fêtes, nous a invitées à aller voir ce que faisait la Fondation des jeunes de la DPJ, pensant que nos deux missions s’arrimaient très bien. On entend souvent parler des problèmes des jeunes de la DPJ et peu de leurs succès. C’est ce qui a poussé René à me dire : « Va donc voir ce qu’ils font avec leurs jeunes. Ils semblent avoir des réussites avec eux. Peut-être qu’on peut les aider à en aider encore plus ! ».
Fanny-Laure : On voulait comprendre la distinction entre la DPJ, entité gouvernementale et votre Fondation. Comprendre ce que vous pouviez bien apporter de plus que le gouvernement. Nous avons alors compris que le gouvernement « s’occupait de la survie et que vous vous occupiez de la vie », et ça nous a énormément parlé car c’est exactement ce que nous voulions soutenir.
En choisissant de soutenir notre mission générale, vous vous inscrivez dans une philanthropie d’avenir, dans laquelle les relations reposent sur la confiance et la responsabilité. Qu’est-ce qui a motivé ce choix plutôt que le soutien à un programme en particulier ?
Fanny-Laure : C’est un de nos éléments de réflexion lorsque nous avons décidé de nous repositionner. Alors que la Fondation existe depuis presque 30 ans, nous nous sommes assis pour nous demander dans cette passation intergénérationnelle ce que l’on voulait conserver et ce qu’il était temps de changer. Un des éléments principaux ressortis était : soutenir moins d’organismes mais les soutenir mieux et plus longtemps, en nous concentrant sur leur mission. Partant de ce postulat, si la mission d’un organisme cadre avec nos valeurs, pourquoi ferait-on nous-mêmes la sélection de ce qui est prioritaire ou non ?
Marie : L’aspect de confiance sur l’expertise est également très important. Nous considérons que vous êtes les mieux placés pour connaitre vos besoins. Vous connaissez vos priorités.
Selon vous, quels sont les piliers d’une relation philanthropique saine et durable entre deux organismes?
Marie : Comme dans toute relation : la franchise, l’honnêteté et la communication, c’est la base.
Fanny-Laure : C’est important que la relation soit humaine et simple. Qu’aucune des parties n’essaye de faire croire à l’autre que tout va bien, pour aller vers l’année d’après. Que l’organisme n’essaye pas de nous impressionner. Nous souhaitons qu’il reste transparent et simple. Nous rencontrons tous des défis, donc il faut dire quand ça va, mais aussi quand ça va moins bien.
Quelle est votre priorité philanthropique pour les prochaines années ?
Fanny-Laure : Nous, c’est la continuité. En choisissant de soutenir les organismes qui viennent en aide à l’enfance par du soutien psychologique, physique, culturel et artistique, on investit dans l’avenir. C’est une clientèle qui se renouvèlera sans cesse. C’est notre façon d’avoir un impact global sur l’ensemble de notre société. En nous assurant de soutenir un développement sain chez les jeunes aujourd’hui, on peut espérer contribuer à une société de demain qui soit la plus saine possible, qui prendra des décisions saines aux niveaux environnemental, politique et social, ainsi que dans les autres domaines qui nous touchent tous.
Marie : En tant que fondation, nous devons aussi être alertes sur le fait que les organismes avec lesquels nous travaillons soient toujours aussi efficients, d’année en année. Que les personnes en place dans le temps, soient toujours aussi compétentes et investies, que celles qui nous ont convaincu d’embarquer en premier lieu.
Quel message voudriez-vous transmettre aux jeunes de la DPJ ?
Marie : Spontanément, même si ça fait un peu maman : « Croyez en vos rêves et laissez votre détermination vous mener. »
Fanny-Laure : « Croyez-en vous-mêmes et sachez que des gens croient en vous, même quand vous, vous en doutez ». Ayant moi-même des ados à la maison, il me semble qu’un jeune, c’est un jeune. Peu importe le contexte socio-économique et familial, les préoccupations profondes sont similaires. Alors, quand en plus le contexte dans lequel il se développe ne le soutient pas et ne l’encourage pas à croire en lui-même, il est important qu’il sache que des gens qui ne le connaissent pas, veulent soutenir ses passions et aspirations, sans pression. C’est ça que nous voulons leur dire : « Nous sommes là ».
Qu’est-ce que vous souhaitez à la Fondation des jeunes de la DPJ pour les prochaines années ?
Marie : Ultimement, nous souhaiterions que votre Fondation n’ait plus rien à faire! Mais plus réalistement, qu’elle soit mieux connue et qu’on parle plus des belles histoires que vous avez réalisées.
Fanny-Laure : Je vous souhaiterais d’avoir plus de partenaires solides qui s’engagent à long terme, pour moins de temps passé sur la recherche et la sollicitation. Ainsi, cette énergie serait mise dans le développement de nouveaux projets et leur amélioration.