Poursuivre son rêve malgré les souffrances

14 novembre 2022

Jacques a été pris en charge par la DPJ de 14 à 17 ans. Malgré les épreuves provoquées par l’alcoolisme de ses parents, il a su persévérer en s’accrochant à son rêve. Voici la touchante histoire d’un jeune garçon courageux qui a su faire preuve d’une extrême résilience dans les tempêtes qui ont parsemé sa vie.

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À 12 ans Jacques est seul, isolé. Ses deux parents ont de graves problèmes de consommation d’alcool et ne s’occupent pas adéquatement de lui. Après le départ de sa mère, il habite chez son père, qui s’absente souvent de la maison pour de longues périodes. De très longues périodes. Jacques doit rationner sa nourriture pour tenir bon jusqu’à la prochaine fois où une maigre épicerie apparaîtra dans le frigo.

Mon père me laissait seul pendant 2 ou 3 semaines. J’ai souvent perdu connaissance à l’école parce que je n’avais pas mangé. Parfois tout ce que je pouvais consommer durant la journée, c’était un jus d’orange le matin. À 12 ans, j’avais peur et j’étais affamé.

Jacques

De déménagement en déménagement, Jacques commence à accumuler un retard académique important, dès le primaire. Il manque beaucoup de journées d’école, car son père n’arrive tout simplement pas à se lever le matin pour l’accompagner. Malgré un talent naturel pour l’école, les défis sont importants. Jacques s’isole peu à peu, de plus en plus.

Le foyer de groupe : sécurisant et déroutant

Le secondaire commence et c’est à l’âge de 14 ans que Jacques est placé en foyer de groupe de la DPJ. C’est un double choc.

Du jour au lendemain, son quotidien est partagé avec d’autres jeunes qui n’ont pas beaucoup de points communs avec lui. Étant habitué d’être laissé à lui-même, l’adaptation à la vie en groupe est difficile. Malgré l’aspect réconfortant de cet endroit, il a de la difficulté à trouver ses repères.

Deuxième choc, il constate que sa réalité jusqu’à présent n’avait rien de normal. Il prend conscience que la solitude, la négligence et l’abandon ne sont pas des situations qu’un jeune aurait dû vivre. 

Pour la première fois, des adultes s’occupaient vraiment de moi. Je pouvais poser toutes les questions possibles aux intervenants. Ils prenaient le temps d’y répondre. J’étais assez important pour qu’on prenne le temps de me répondre.

Jacques

Tranquillement, une routine s’installe. Cette routine sécurisante lui permet de redoubler d’efforts à l’école. Il lui faudra plusieurs cours du samedi et journées d’été consacrées à des cours de mathématiques pour rattraper son retard.

Une professeure qui change tout

En 3e secondaire, une enseignante détecte chez Jacques beaucoup de potentiel et un très grand désir de réussir. Elle soumet sa candidature pour le programme international de son école secondaire. Jacques est accepté. C’est un point tournant dans son histoire. Pour la première fois, il est entouré de jeunes qui lui ressemblent et qui partagent ses intérêts. Pour la première fois, Jacques se sent réellement accepté et compris.

Le programme international, m’a permis de m’impliquer. J’ai participé à des activités parascolaires, j’ai fait du bénévolat et ces expériences ont été très bénéfiques pour moi. J’ai appris à m’affirmer et à prendre confiance en moi et en mes capacités.

Jacques

En terminant le cégep, il soumet sa candidature à l’université. Sa vie d’adulte commence enfin! Premier appartement, premier bail et il reçoit enfin la lettre tant attendue : il est bel et bien accepté en génie physique à l’Université Polytechnique de Montréal.  Son rêve de devenir ingénieur pour contribuer à la lutte aux changements climatiques se concrétise enfin!

Une chute inattendue  

Étant habitué à vivre de catastrophe en catastrophe, Jacques est constamment en « mode survie ». C’est au moment où tout semble enfin se placer pour lui, qu’il s’effondre.  

Le stress des études, les charges financières et les souffrances que je n’avais pas réglées ont eu raison de ma santé mentale. J’ai annulé des cours et j’ai fini par quitter l’université. J’aurais préféré ne pas avoir à le faire, mais ce n’était pas possible de mener toutes les batailles de front.

Jacques

Il plonge dans une profonde dépression. Jacques doit alors faire un important travail pour comprendre et accepter ses blessures. Il suit une thérapie qui l’aide à surmonter ses traumatismes.

Ne voulant pas perdre son objectif de vue, Jacques s’inscrit au certificat en informatique. Moins exigeant que le BAC en génie, ce diplôme lui permet d’ajouter une corde à son arc, mais surtout de rester dans le rythme des études.

La Fondation pour poursuivre son rêve

Jacques a beau travailler à temps plein, le coût de la vie actuel et les dettes d’études accumulées sont un fardeau supplémentaire.

Heureusement, grâce au programme de persévérance scolaire de la Fondation, Jacques reçoit un ordinateur répondant aux exigences de son programme, des cartes alimentaires et la Fondation le soutient en payant ses frais de scolarité.

Aujourd’hui, Jacques se porte mieux. Son objectif est de réintégrer ses études à Polytechnique à l’automne prochain.

Je fais du bénévolat dans un club de robotique de mon école secondaire et je suis en contact avec des jeunes pour leur enseigner à mon tour que dans la vie, il peut y avoir des victoires, mais aussi des chutes. Lorsqu’on est entouré de gens significatifs, on peut se relever. Ce bénévolat, c’est ma façon de redonner. Parce que finalement, au cours des dernières années, j’ai beaucoup reçu.

Jacques

Jacques a voulu partager son histoire pour témoigner de sa reconnaissance infinie envers des inconnus qui ont investi en son avenir, alors qu’à un certain moment, lui-même n’y croyait plus.

Merci de porter l’espoir pour les jeunes de la DPJ!

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* Un merci spécial à l’équipe des communications de l’Université Polytechnique Montréal de nous avoir accueillis avec autant d’enthousiasme et de générosité lors du tournage.

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