À l’aube de la vie adulte

9 mai 2023

Cristhin est une héroïne des temps modernes. Maltraitée par sa belle-mère, rejetée par son père, à 15 ans, elle a dû faire un choix déchirant pour se bâtir un avenir à la hauteur de ses espérances. À quelques jours de revêtir son habit de technologue en médecine nucléaire et de sauter à pieds joints dans la vie adulte, elle peut enfin dire: mission accomplie!

En 2020, Cristhin a ému le Québec en racontant son histoire dans les médias. Native de la République dominicaine, elle a quitté sa mère et son pays natal à l’âge de 11 ans pour rejoindre son père au Canada, dans l’espoir d’une vie meilleure. Mais rapidement son histoire a tourné au cauchemar.

Une belle-mère violente physiquement et psychologiquement, un père de plus en plus absent, Cristhin comprend, au fil des années, que son conte de fées ne se réalisera pas. En rentrant d’un séjour où elle a rendu visite à sa mère, Cristhin fait face à une réalité bouleversante : son père a quitté l’appartement où elle vivait avec lui. Elle est désormais seule.

La police lui donne alors un choix : retourner auprès de sa mère en République dominicaine ou rester au Québec et se bâtir une autre vie.

Cristhin choisit de continuer de croire en son rêve.

Prise en charge par la DPJ, elle est confiée à une famille d’accueil qui lui offre stabilité et affection. Petit à petit, elle se rebâtit et envisage l’avenir avec optimisme.

En 2020, Cristhin débutait sa formation en technologie de médecine nucléaire avec le soutien de la Fondation. Après avoir traversé la pandémie, avoir eu des ennuis de santé importants et s’être questionnée sur son parcours, où en est-elle maintenant?

Cristhin en 2020, alors qu’elle reçoit l’appui de la Fondation des jeunes de la DPJ pour débuter sa formation de technologue en médecine nucléaire.

Trouver sa voie

En mai 2023, Cristhin a réalisé avec brio son dernier stage à l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de Laval en tant que technologue en médecine nucléaire, où elle travaille également les fins de semaine. Elle aime non seulement ce qu’elle fait, mais elle se sent maintenant à sa place. Elle a pris confiance en elle, autant dans son travail que dans sa vie personnelle. Chaque jour, le contact avec les patients lui est bénéfique.

Pendant mon stage, j’ai été confrontée à un patient qui était très anxieux. Durant l’examen médical, j’ai senti que ça dérapait. Spontanément, je suis allée le voir, je lui ai apporté une serviette fraiche et j’ai mis ma main sur son épaule pour le calmer. Tranquillement, il a recommencé à respirer normalement. Je me souviens que dans mes cours, lorsque l’on étudiait la psychologie des patients et les méthodes d’intervention, je n’avais pas l’impression que j’allais être capable d’appliquer les techniques enseignées. Pourtant, cela m’est venu très naturellement! J’étais tellement fière de moi quand j’ai réalisé que j’y arrivais!

Cristhin

Au cours des dernières années, Cristhin a travaillé à tisser des liens avec ses camarades de classe et ses collègues.

Aujourd’hui, elle se sent mieux. Elle a réussi à mettre la gêne de côté et à aller davantage vers les gens.

Le droit de changer d’idée

Cristhin bénéficie de l’appui financier de la Fondation depuis le tout début de ses études collégiales. La Fondation est là pour la soutenir dans ses choix et ce, même si son parcours a impliqué un changement d’orientation… comme pour de nombreux étudiants!

Si elle a d’abord commencé des études en soins infirmiers, elle a vite réalisé que ce domaine n’était pas fait pour elle. Mais changer de programme alors que ses frais de scolarité étaient payés par la Fondation l’insécurisait beaucoup. Elle en a donc parlé avec son intervenante.

Ce qui est génial, c’est que je ne me suis pas sentie jugée. Je ne me suis pas sentie obligée de rester en soins infirmiers pour des questions financières. On m’a bien fait comprendre que j’avais le droit de changer d’idée! Que le plus important était que je me sente épanouie. Ça a été un grand soulagement!

Pendant mes études, la Fondation m’a évité beaucoup de stress financier! En plus d’assumer une partie de mes frais de scolarité, mes livres, mon ordinateur et de m’avoir dépannée quelques fois avec des cartes alimentaires, la Fondation était également là pour répondre à des besoins ponctuels.

Quand j’ai débuté mon premier stage à l’hôpital, mon sarrau était taché. Cela me gênait de commencer un nouveau travail avec des vêtements qui n’étaient pas impeccables. Encore une fois, mon intervenante a été heureuse de pouvoir d’aider à m’en procurer un. Aussi anodin que cela puisse paraitre, c’est un appui qui fait toute la différence.

Cristhin

Au-delà de l’aide financière, un lien humain

Au-delà de l’aide financière offerte, c’est aussi un lien humain que représente la Fondation pour Cristhin.

Aller rencontrer mon intervenante pour me faire rembourser mes factures, ça n’a jamais été un détour inutile pour moi. J’ai toujours été contente d’aller la voir et d’avoir un contact humain. Lorsque je suis plus occupée, elle m’appelle pour prendre de mes nouvelles. Juste le fait de savoir que quelqu’un pense à moi, ça me fait tellement de bien!

Cristhin

Un avenir prometteur 

Durant sa formation, Cristhin a souffert d’importants problèmes de santé. Cet épisode malheureux a cependant eu une conséquence inespérée : le retour de son père dans sa vie. La confiance a pris du temps à se rebâtir, mais aujourd’hui, elle est heureuse d’affirmer que leur relation est « réparée ». Il sera d’ailleurs présent à la remise de son diplôme, ce qui la remplit de joie.

Maintenant, Cristhin rêve de sa vie d’adulte et de la routine que celle-ci apportera. Fini le trio stage-étude-travail avec quatre jours de repos par mois! Elle rêve de revenir à la maison, après une journée de travail et de trouver le temps pour cuisiner, s’entrainer et relaxer avec son copain et ses amis.

Et ce qui la réjouit davantage à l’approche de la fin de ses études, c’est de pouvoir commencer sa vie d’adulte en se sentant épanouie et heureuse, ce qu’elle n’aurait pu imaginer, il y a quelques années à peine.

« Je ne vois pas pourquoi les choses iraient mal maintenant. »

Voilà les mots sur lesquels nous laissait Cristhin en 2020. Trois ans plus tard, avec son diplôme bientôt en poche, des projets d’avenir avec son copain et peut-être même l’envie de poursuivre des études universitaires, les efforts et la persévérance de Cristhin lui auront finalement permis de vivre un bonheur qu’elle se sera elle-même dessiné et pour lequel le mot « fin » en est plutôt un de début!

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*Un merci spécial à l’équipe de la Fondation Cité-de-la-Santé et l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé de nous avoir accueillis avec enthousiasme et générosité lors du tournage.

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